Arguments contre la peine de mort

Publié le par peinedemort.over-blog.net

 

 Des raisons de dire Non à la peine de mort :

- La peine de mort est une sentence irréversible, pourquoi prendre le risque d'une telle sentence alors que la justice n'est pas infaillible.

[Notre justice à nous, comme notre destin, est tâtonnement, trouble, erreur, nuage, doute ; martyr, je m'applaudis ; juge, je me redoute ; l'infaillible, est ce moi, dis ? Est-ce toi ? Réponds.]

Victor Hugo : Les quatre vents de l'esprit - L'échafaud -1870

- La peine de mort est une sentence inhumaine, l'attente d'une date d'exécution représente réellement une torture psychologique, et l'acte d'exécution est un traitement déshumanisant et cruel.

[Entre le moment où Tapner est tombé dans le trou de la trappe et l'instant où le bourreau, ne sentant plus de frémissement, lui a lâché les pieds, il s'est écoulé douze minutes. Douze minutes ! Qu'on calcule combien cela fait de temps, si quelqu'un sait à quelle horloge se comptent les minutes de l'agonie !]

Extrait d'une lettre de Victor Hugo à  Lord Palmerston (secrétaire d'état de l'intérieur en Angleterre) -1854

- La vie de chaque individu doit être respecté, nul homme, nul gouvernement ne devrait disposer de la vie d'un  homme comme si il était insignifiant.

[Dans les pays de liberté l'abolition est presque partout la règle ; dans les pays où règne la dictature, la peine de mort est partout pratiquée. Ce partage du monde ne résulte pas d'une simple coïncidence, mais exprime une corrélation. La vraie signification politique de la peine de mort, est bien qu'elle procède de l'idée que l'Etat a le droit de disposer du citoyen jusqu'à lui retirer la vie. C'est pas là que la peine de mort s'inscrit dans les systèmes totalitaires : [...] Douze personnes, dans une démocratie, qui ont le droit de dire : celui-là doit vivre, celui-là doit mourir ! Je dis : cette conception de la justice ne peut-être celle des pays de liberté, précisément pour ce qu'elle comporte de signification totalitaire.]

Robert Badinter

- Nous ne devons pas oublier les victimes du condamné à mort, mais nous devons également ne pas oublier qu'un pays qui condamne un homme à mort fait également des victimes, un condamné à mort a également une famille, des amis.

[Je laisse une mère, je laisse une femme, je laisse un enfant. Une petite fille de trois ans, douce, rose, frêle, avec de grands yeux noirs et de longs cheveux châtains. Elle avait deux ans et un mois quand je l'ai vue pour la dernière fois. Ainsi, après ma mort, trois femmes, sans fils, sans mari, sans père ; trois orphelines de différente espèce ; trois veuves du fait de la loi. J'admets que je sois justement puni ; ces innocentes, qu'ont-elles fait ? N'importe ; on les déshonore, on les ruine. C'est la justice. (...) Mais ma fille, mon enfant, ma pauvre petite Marie, qui rit, qui joue, qui chante à cette heure et ne pense à rien, c'est celle-là qui me fait mal !]

Victor Hugo - le dernier jour d'un condamné - 1829

- La peine de mort touche majoritairement des individus sans ressources, appartenant souvent à des minorités.

[Si on l'avait proposée, cette souhaitable abolition, non à propos de quatre ministres tombés des Tuileries à Vincennes, mais à propos du premier voleur de grands chemins, propos d'un de ces misérables que vous regardez à peine quand ils passent près de vous dans la rue, auxquels vous ne parlez pas, dont vous évitez instinctivement le coudoiement poudreux ; malheureux dont l'enfance déguenillées a couru pieds nus dans la boue des carrefours, grelottant l'hiver au rebord des quais, (...) ; pauvres diables, que la main pousse au vol, et le vol au reste ; enfants déshérités d'une société marâtre, que la maison de force prend à douze ans, le bagne à dix-huit, l'échafaud à quarante ; infortunés qu'avec une école et un atelier vous auriez pu rendre bons, moraux, utiles, et dont vous ne savez que faire, les versant, comme un fardeau inutile, tantôt dans la rouge fourmilière de Toulon, tantôt dans le muet enclos de Clamart, leur retranchant la vie après leur avoir volé la liberté ; si c'eût été à propos d'un de ces hommes que vous eussiez proposé d'abolir la peine de mort, oh ! alors, votre séance eût été vraiment digne, grande, sainte, majestueuse, vénérable.]

Victor Hugo - Le dernier jour d'un condamné - préface 1832

- Certains individus commettent des crimes dans un état passionnel, un état dans lequel ils sont incapables de tout raisonnement logique.

[Ceux qui croient à la valeur dissuasive de la peine de mort méconnaissent la vérité humaine. La passion criminelle n'est pas plus arrêtée par la peur de la mort que d'autres passions ne le sont, celles-là, sont nobles.]

Robert Badinter - Extrait d'un discours à l'assemblée nationale, le 17 septembre 1981  

- La justice devrait représenter l'équilibre et non favoriser la vengeance au détriment de la raison. [Au fond de chaque homme civilisé se tapit un petit homme de l'âge de pierre, prêt au vol et au viol, et qui réclame à grands cris un oeil pour un oeil. Mais il vaudrait mieux que ce ne fût pas ce petit personnage habillé de peaux de bêtes qui inspirât la loi de notre pays.]
Albert Camus, Réflexions sur la peine capitale

- La peine de mort rejette l'espoir d'une deuxième chance pour le condamné et ne lui laisse aucune possibilité de réhabilitation.

[Plus de chance maintenant ! Mon pourvoi sera rejeté, parce que tout est en règle ; les témoins ont bien témoigné, les plaideurs ont bien plaidé, les juges ont bien jugé. Je n'y compte pas, à moins que... Non, folie ! plus d'espérance ! Le pourvoi, c'est une corde qui vous tient suspendu au-dessus de l'abîme, et qu'on entend craquer à chaque instant, jusqu'à ce qu'elle se casse. C'est comme si le couteau de la guillotine mettait six semaines à tomber.]
Victor Hugo - Le dernier jour d'un condamné - 1829

 

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R
Merci tu me sauve la vie khey
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M
cooooooooool
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C
pourquoi les animaux de la ferme ne parlent pas????!!!!<br /> Il y'est ecrit la ferme.<br /> hihihihihihi je suis fou
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C
hahahhhahahahahHHAAHAHAHHAHAHAH TROP DROLE.
C
cacacacacacacacacacacacacacacacacacacacacacaCACA.Vos bouches
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C
toi meme
B
Vous pouvez rajouter comme argument contre la peine de mort, et en fait toute punition, que si nous existons c'est à la demande sociale, nous arrivons sur Terre en tant qu'hôtes. Nous naissons vierges de toutes connaissances culturelles, nous sommes donc formatés à la société par la société. Si nous commettons des fautes, des erreurs, des crimes, c'est sans doute parce qu'on nous a mal fabriqué et/ou mal éduqué. N'est-il pas totalement stupide de tuer l'être qu'on a soi-même fabriqué et éduqué, alors que cet être n'a pas demandé à exister, et qu'il n'est pour rien dans son existence, ses caractéristiques corporelles et mentales ainsi que tout ce qu'on introduit dans le livre blanc qu'est son cerveau?
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